jeudi 13 février 2014

Davos : La France n’est pas une cause perdue

Europe 1 le 22 janvier 2014

Davos : La France n’est pas une cause perdue

MY : Martial You
BP : Benoit Potier



MY   Bonsoir, Benoit Potier. Alors, on dit que ce Davos 2014 , c’est le Davos de la relance, de la reprise, d’une  forme d’optimisme retrouvé. Est-ce que vous, vous êtes optimiste ?

BP   Toujours. Je suis toujours optimiste. Alors, est-ce que Davos est d’un optimisme retrouvé ? Probablement. Par contre, la nature de cette croissance en particulier dans l’industrie est en train de changer. La grande question qui se pose à nous, c’est de savoir est-ce que nous serons capables de créer un monde avec une industrie sophistiquée avancée et avec suffisamment d’emplois.

MY   Et votre sentiment à cette question, on est prêts ou pas ?

BP    Mon sentiment, c’est qu’on a fait beaucoup de choses. Nous avons en Europe, un point de départ qui est formidable. Ceci étant, nous avons aussi nos inquiétudes quand on projette par exemple, on voit qu’on manquera d’ingénieurs en Europe alors que nous aurons beaucoup, beaucoup besoin de ces compétences et notamment en Europe.

MY   Et la France, alors, revenons à nos préoccupations à nous. J’ai envie de dire qu’ici, elle est un petit peu oubliée, voir marginalisée. C’est une cause perdue, la France ?



BP   Non, la France n’est certainement pas une cause perdue. La France est un grand pays d’Europe. Nous sommes présents avec un certain nombre de participants ici à Davos et je crois qu’il y a en France beaucoup de choses qui sont en train de changer. Alors, ce n’est pas uniquement ce qui s’est passé, il y a quinze jours, trois semaines (annonce par François Hollande du pacte de responsabilité). Je crois qu’il y a eu une prise de conscience qui est bonne pour la France si encore une fois, nous arrivons à mettre en œuvre ce qui a été annoncé, on peut arriver à un gagnant / gagnant.

MY   Un dernier mot des Etats-Unis,  puisqu’ ils repartent mais on le sait grâce à un coût de l’énergie lié au gaz de schiste, c’est évidemment dans le secteur de l’Air Liquide puisque vous y travaillez aussi. Vous êtes sur les nouvelles technologies notamment pour remplacer les polluants, les solvants, par du gaz. Vous, vous dites, quand on voit l’atout  que ça représente aujourd’hui pour les Etats-Unis le gaz de schiste, ce serait quand même bien qu’on y aille aussi en France ?

BP   Ce test est important. Il faut savoir si nous avons des réserves. Si nous n’en avons pas, le problème est réglé. Si nous en avons, je crois qu’il faudrait qu’on puisse le savoir. Il faudrait aussi utiliser les techniques les moins dommageables possibles pour l’environnement. Il y a de la recherche qui est faite. Air Liquide participe à ces domaines plutôt aux Etats-Unis. Donc moi je serais favorable à ce qu’on puisse faire les essais sur le territoire français quitte à ce qu’en suite on prenne le temps de mettre en œuvre l’exploitation.

Vous parlez d’énergie. C’est évidemment un facteur important pour les grandes entreprises comme les nôtres. Il y a aussi les nouvelles énergies.  Il y a tout le débat de la transition énergétique en France et la capacité que nous aurons à mettre sur le marché de nouvelles technologies. Ce que nous disons, nous les industriels, c’est qu’il faut traiter le sujet de façon globale, on ne peut pas imposer des règles sur l’environnement indépendamment des industries ou de l’énergie et il faut aussi réinjecter de la croissance. C’est-à-dire qu’il faut intégrer tous les facteurs et avoir des politiques plus globales de façon à favoriser l’environnement pour le développement du business.


transcription intégrale 

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